Nous ne sommes restés qu'une seule nuit à Phantomodden... Car nous devions avancer si nous voulions aller jusqu'au glacier de Tempelfjord ! Nous avons quitté les plages désertiques de roches et de bois pour découvrir un paysage moins aride, plus humide, plus vert... Mais sous un temps moins clément, le soleil se cachant derrière les nuages, la pluie nous épargnant encore un peu. Nous avons débarqué à Gipsvika, proche de la mine de Gipsdalen. Et nous y avons passé deux nuits et un jour, où nous avons marché le long de l'ancienne route des mineurs, et où de surprenantes rencontres ont eu lieu!
La journée fut plus froide que les précédentes, et nous sommes heureux d'atteindre le 3ème campement. Aurélie nous annonce que nous n'irons pas en mer le lendemain, et que nous en profiterons pour nous reposer et randonner un peu. À Gipsvika se trouve une petite maison, ancien logement pour les mineurs de la mine de Gipsdalen. Une route s'éloignant du littoral mène jusqu'à la mine, et nous pourrions l'emprunter pour découvrir un peu l'intérieur des terres du Svalbard. Nous nous réjouissons tous à cette idée, car nous dégourdir un peu les jambes nous ferait le plus grand bien. Nous débarquons donc au signal d'Aurélie, qui s'avance vers Marion avec un grand sourire :
"- Il y a un renne, juste là. Si vous voulez, on peut l'approcher, on enlèvera les combis après!"
Ni une, ni deux, nous prenons chacun notre appareil photo, et nous lançons à la rencontre du Renne du Svalbard.
Aurélie nous avait prévenu, les rennes du Svalbard sont petits - ce ne sont pas les rennes du Père Noël. En effet, ils font tout au plus la taille d'un grand poney. La grandeur de leurs bois reste impressionnante, et leur attitude nous intrigue : le renne nous ignore, continuant de marcher tranquillement, s'arrêtant pour brouter les touffes de lichens qui lui semblent intéressantes. Au fur et à mesure que nous nous approchons, le renne s'éloigne, mais pas précipitamment.
Au bout d'une petite demie-heure et de 200 photos, nous renonçons à le suivre, et revenons sur nos pas pour établir le campement. Le lendemain matin, nous nous levons sans être pressés par le temps, préparons les sacs à dos et nous engageons dans les marécages jusqu'à rejoindre la route de Gipsdalen.
Les paysages nous coupent le souffle. Nous avons du mal à croire que nous sommes sur la planète Terre que nous connaissons si bien tant les choses sont différentes ici. Du coup, tout nous émerveille, et tout mérite d'être photographié.
Notamment ce sol si étrange, qui semble très sec mais dans lequel nos chaussures s'enfoncent sous nos pas.
Des bécasseaux, compagnons de route au Svalbard. |
C'est au bord de la rivière Gipsdalselva, qui court le long de la vallée de Gipsdalen, que nous nous sommes arrêtés pour pique-niquer.
Nous avons monté la lentille macro, et nous nous sommes lancés à la découverte de la flore du Svalbard.
Toutes ces fleurs se ressemblent sans pour autant être les mêmes. Elles ont du courage, puisqu'elles résistent toute l'année à des températures extrêmes, avec seulement quelques rayons de soleil par semaine. C'est surement ce qui fait leur charme : elles arrivent à pousser là où très peu d'êtres vivants survivent. Elles agrémentent la terre grisâtre du Grand-Nord de petites touches colorées ; du jaune, du violet, du rouge...
Vous a-t-on déjà dit qu'il n'y avait pas d'arbres au Svalbard ? Et bien on vous a menti ! Car il y a bien un arbre qui pousse ici : le Saule Arctique. En réalité, il ressemble plus à une plante grasse, recouvrant le sol d'une fine couche verte. Et il mesure environ 2cm de haut !
Il est temps de faire demi-tour, et de rentrer au campement. Sur le chemin, Béranger a une idée qui plaira à tout le monde : et si on faisait une photo de groupe ? Le trépied est rapidement mis en place, et nous posons tels les touristes d'une grande ville devant un monument célèbre. Sauf que nous sommes en plein cœur de l'arctique !
Nous apercevons la maison des mineurs, et savons désormais que nous ne sommes plus très loin. |
Mais, regardez ! Qui donc a envahit notre campement ? Les rennes, bien évidemment !
On s'en approche en frappant dans les mains. Il n'y a que les prédateurs qui sont silencieux! |
Fred photographie les rennes. |
Le camp, vu de plus haut. |
Nous nous réunissons autour d'Edouard et Yoan pour faire un bilan de notre petite journée.
Enfin, nous rentrons au camp. Demain, si les conditions sont favorables, nous voguerons jusqu'au glacier de Tempeljord.
Superbe article ! Paysages extraterrestres, je rêvasse en admirant vos photos et en vous lisant... Je n'aurais jamais imaginé qu'on s'approchait des rennes en frappant dans les mains, instinctivement je me serais approchée silencieusement, mais oui, c'est logique et c'est très intéressant !
RépondreSupprimerBaignades improvisées au delà du cercle Arctique ? C'est quoi cette histoire ? La suite, la suite !
Oh, merci beaucoup :)
RépondreSupprimerNous aussi, nous nous approchions silencieusement et discrètement, évitant de faire des mouvements brusques, nous immobilisant chaque fois que le renne nous regardait. C'est seulement quand notre guide nous a dit "il n'y a que les prédateurs qui s'approchent sans bruit" que nos camarades ont commencé à parler fort et à taper dans les mains ! Et le renne ne s'est pas plus enfui ! En même temps, les rennes du Svalbard n'ont pas de prédateurs (ils arrivent à distancer les ours à la course), c'est pour ça qu'ils n'ont pas vraiment peur.
Patience patience ! Toutes les photos sont prêtes, il ne me reste qu'à rédiger l'article (qui sera assez long)... Je pense qu'il y aura bientôt un avant goût sur Instagram... à ne pas manquer ;)
À bientôt !