L'Orkhon & la Grande Vallée (4/6)

Nul n'ignore que la Mongolie est faite de dizaine de milliers d'hectares de plaines, étendues herbeuses interminables à perte de vue. Rendez-vous en Terre Inconnue, une émission de voyage au goût d'Ailleurs diffusée sur France 5 puis sur France 2, a de nombreuses fois vanté la beauté des Steppes Mongoles et de leur population. Qui, après avoir visualisé l'un de ces épisodes, ne rêve pas de découvrir cet espace hors du commun?


Nous ne pouvons prétendre à la beauté d'un tel reportage, mais nous pouvons partager avec vous notre expérience.
» À cheval, à la découverte de la Vallée de l'Orkhon. 

Reprendre la route, direction la Vallée de l'Orkhon...

Et la voir se dessiner sous nos yeux

Après avoir fait nos adieux à nos merveilleux guides du désert de Gobi, nous avons repris la route. Nous avons quitté les dunes de sable pour un décor plus vert mais pas moins désertique : la steppe mongole. Sur les pistes qui nous menaient à de nouvelles aventures s'est lentement dessiné le visage de l'Orkhon, rivière impétueuse qui a donné son nom à la vallée.

L'Orkhon et sa vallée

La réputation des chutes de l'Orkhon n'est plus à faire. 

~ Les imprévus qui chamboulent tout ~

Quand la perfection s'écroule...


Des fois, il y a de l'imprudence. Des fois, il y a de la prise de risque. Et des fois, il y a juste la faute à pas-de-chance. Plusieurs d'entre nous sommes tombés malades durant cette partie du voyage - fortes chaleurs et vilaines bêbêtes. Il y a donc eu des jours moins agréables, des portions de route plus pénibles, des soirées plus longues... Heureusement, toute l'équipe de Rando Cheval fût au petit soin : Boogii et les snickers, Ouagui et les bouillons, Moogii et les sourires, Nanza et les grimaces... Encore un grand merci à eux, sans qui nos petits corps fragiles d'Européens ne se seraient pas remis.



• Plus d'infos pratiques ICI, mais sachez que les services hospitaliers mongols sont sérieux.



Nos accompagnateurs, aux petits soins

~ Compagnons de route ~

Petite pause après un looong galop, l'un des plus beaux

La première journée fut difficile. La chaleur étouffante, la fatigue des jours passés, la maladie... Et puis, nous avions oublié le temps d'adaptation du début. Nous avions créé une sorte de dépendance fusionnelle avec nos compagnons du désert de Gobi, si bien qu'il nous semblait impossible d'avoir de nouveaux des doutes à cheval. Pourtant, quand on nous a donné les deux "grands" gris inséparables et qu'on s'est mis à cheval, les choses ont basculés. Où sont les freins ? Où est l’accélérateur ?

À gauche, le cheval de Marion, à droite, celui de Vincent

Nos guides, Orshe, Tampco et Basqua, nous ont aidé à trouver des solutions. Pas toujours facile à mettre en place, mais qui ont fini par fonctionner : le dernier jour, il nous a été très difficile de nous séparer de nos chevaux respectifs. Le hasard fait souvent bien les choses !

A la tombée du jour...


~ Vie Nomade, ces familles qui nous ont accueillis ~

Portrait posé, après la photo volée


Nous avions déjà eu un bel aperçu de l'hospitalité mongole lors de nos rencontres avec les familles des guides du Désert de Gobi. Les habitants de la Vallée de l'Orkhon ne dérogent pas à la règle! Nous avons été reçu par la famille de Tampco, mais pas que : d'illustres inconnus nous ont invité à boire le thé en remerciement de service rendus par nos guides. Un geste touchant, de reconnaissance et de respect, que nous ne sommes pas prêts d'oublier.


Mon ami lutteur, avec qui je suis encore en contact

  


De plus, les derniers jours de notre voyage en Mongolie étaient consacrés à la découverte de la vie nomade, de l'élevage aux gestes du quotidien, en passant par d'authentiques repas Mongols - dont le fameux "barbecue".


Le soir du Barbecue, au coucher du soleil

Notre hôte, fantastique cuisinière de raviolis

De mauvaises langues diront que passer par un organisme tel que Rando Cheval pour rencontrer des locaux, ce n'est que se laisser séduire par la vitrine d'un magasin. Moi, je vous dirais que la sincérité des gens était palpable, et qu'il faut réellement être de mauvaise foi pour prétendre le contraire. 

Portrait volé, avant la photo posée

Pour preuve de ce que j'avance, nous avons eu l'immense honneur d'être invités à un mariage Mongol, celui de la sœur de Tampco. Nous vous en parlerons plus en détail bientôt, et vous verrez à quel point les Mongols savent faire la fête!


Orshe

Même Michèle sait faire la fête!

~ Renaître en Mongolie ~

Il fait chaud. Trop chaud. La journée est longue et le parcours physique. Mais les galops sont à couper le souffle. Le rêve des Steppes Mongoles prend forme, et la Chevauchée des plaines est magique. Seuls, nos chevaux, nous, et la nature. Des marmottes ici et là, des troupeaux allant et venant. Des habitants souriants, toujours. Du bonheur à l'état pur. 

Image idyllique

Les yaks au repos

Nous gravissons les dernières marches de la longue ascension nous menant au Monastère de Tövkhön et mettons pied à terre. La chaleur est encore plus terrible ici, à presque 3000 mètres d'altitude. Nos yeux cherchent l'ombre, mais ne peuvent se détourner de ces falaises et de ces constructions atypiques. Ici, des moines se sont réfugiés. Ici, des moines se sont cachés. Ici, des moines ont médité. Et nous marchons aujourd'hui sur leurs traces, l'esprit en pleine introspection.

2700m d'altitude, le monastère de Tövkhön joui d'une vu imprenable sur les montagnes alentours

Nous escaladons la roche escarpée et découvrons ainsi la Grotte de la Mère. On nous explique le rituel, et nos guides, qui connaissent bien le lieu, se prêtent au jeu une nouvelle fois.

Basqua, ravi de se faire photographier

Il faut d'abord Naître. Entrer dans le ventre de la mère, tourner - dans le sens des aiguilles d'une montre pour un garçon, dans le sens inverse pour une fille - et ressortir : c'est la Renaissance.

Marion, dans la grotte de la mère
  
L'amour maternel est transmis par l'emmaillotement, cette période de l'enfance où le monde extérieur se résume à une douce et chaude couverture de laine.

Basqua, emmailloté

Enfin, il y a la prise d'indépendance, et les premiers pas dans la vie. Vous descendez quelques marches à l'aveugle avant de vous retrouver sur un balcon, à l'air libre. Il vous faut faire le tour du rocher trois fois, afin de vous apporter de la chance pour votre voyage.


Pénélope et Vincent, premiers pas

Nous avons re-né. La Mongolie a marqué nos âmes à tout jamais, et nous sommes fiers de le dire aujourd'hui : une part de nous est un peu Mongole à présent.


Agnès

~ Se ressourcer, montagnes et vallée ~

Milan Royal

Prendre son envol. Se sentir léger, enivré par la vie, par le monde. Sourire, s'ouvrir, et profiter.
Face à face avec la pureté de l'existence. 

Laure, n'en croyant pas ses yeux

Nous n'avons pas les mots. La Mongolie nous a profondément marqué, transformé pour certain. Elle nous a appris l'humilité, le partage et l'union. Elle nous a permis de faire le point avec nous même, sur le chemin déjà parcouru et sur celui qui s'ouvre aujourd'hui sous nos pieds.

Un étalon de l'Orkhon



Nous avons goûté à la vie, la vraie. Celle qui nous maintient éveillée, les yeux grand ouverts, et qui nous donne envie d'en avoir encore, toujours plus. Celle qui nous fait tourner la tête et battre le cœur. Celle qui pousse à avancer ; celle pour qui l'on avance. Nous avons goûté au Bonheur. Le véritable, celui qui satisfait. Celui auquel nous pensons les jours où ça ne va pas, celui auquel nous nous raccrochons lorsqu'on chute. Celui qui dure, encore et encore, qui s'attache et ne nous lâche pas. Nous avons goûté aux sourires, à la joie. Les nôtres, ceux des autres. Les liens qu'ils créent en un instant, cette chaleur qui réchauffe nos corps. Nous avons goûté au plaisir immense d'être nous, entourés d'eux. Le bien-être, la réconciliation des âmes. La prise de conscience de la chance qu'on a d'être là, au plus près du Paradis.




Clara et Vincent, dernier regard sur l'Orkhon



J'aurais voulu rester, sincèrement. Malgré la fatigue et la maladie, les discordes et les quiprokos, je ne voulais pas partir. Vos voix, vos chants, vos éclats de rire... me manquent. C'était une expérience hors du commun que de partager ces quelques jours avec vous, et plus encore. J'aurais aimé ne jamais mettre pied à terre, ne jamais retourner à ma réalité. Continuer mon chemin avec vous, votre douceur, votre art de vivre et votre sensibilité. Mais je ne vous oublie pas, c'est promis ; je garde en moi quelque chose de Mongole, comme une trace de mon passage ici.





Moogii, à cheval

~ Un dernier regard, Karakorum ~

Chauffeur Nanza!

Notre voyage dans la Vallée de l'Orkhon s'achève avec une dernière visite, celle de Karakorum. Ancienne capitale Mongole, la ville est célèbre pour le monastère Erden Zuu, qui compte 108 stupas. 

Stupa d'Erden Zuu

C'est notre dernière journée avant le retour à Oulan-Bator, il fait chaud et nous sommes fatigués... Mais nous apprenons encore de la Mongolie et de sa culture, nous rencontrons encore des gens formidables, et nous souhaiterions encore retarder l'heure du départ...

Figés pour toujours à Erden Zuu

Mais avant de faire nos adieux... 

Une petite vidéo résumant ces bons moments!


10 raisons de ne pas aller à un mariage mongol
Les monastères en Mongolie

La Faute Au Graph

« Vous avez la capacité de voir les choses à travers un prisme qui rend le monde plus beau. »

8 commentaires:

  1. On sent combien ce voyage t'a marquée, changée. Comme toi, je suis sûre que la sincérité peut bien être réelle, surtout en face de gens comme vous, vraiment sincères, impliqués, respectueux, curieux. Les gens sont comme on se comporte envers eux.
    Les photos sont sublimes. J'adore celles du début, les nuages sur la plaine... J'adore l'aigle qui survole les steppes, les yaks poilus.
    Super, la photo de la grotte, je crois que tu n'avais pas encore parlé de cet endroit !
    J'adore ce que tu montres de la vie des nomades.
    La façon dont tu parles de votre émotion.
    On ressent tellement de joie, d'humanité, de bonheur à te lire. Tu vois, je pense que ce voyage n'aurait pas été pour moi, mais à force de te lire, j'ai des doutes. Que je le fasse un jour ou non, en tout cas, j'ai l'impression de le vivre avec toi et c'est un régal. Merci pour ces articles magnifiques. Tes articles de grands voyages (Svalbard, Islande, Mongolie...) me plaisent toujours énormément. On sent la passion authentique du voyage chevillée au corps, la sincérité de ton enthousiasme, et ça me touche beaucoup. Je t'embrasse fort



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    1. Merci Alexandra pour ton (tes) adorable(s) commentaire(s). Je suis très heureuse et touchée que cet article t'ait plus, et encore plus si je t'ai mis le doute quant à ton envie de faire un tel voyage ;) Je suis sûre que toi aussi, tu aurais été conquise par les steppes nomades.
      Merci beaucoup pour les photos, vraiment !
      Je t'embrasse également,

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  2. J'hésite à passer en Mongolie pendant mon tour... c'est vraiment tentant !! Et votre article m'a bien donné envie aussi :)

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    1. Coucou ! Je suis contente que l'article t'ait plu, et je te recommande vivement la Mongolie, c'est un endroit magique!

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  3. J'adore ces paysages verts et vallonés, cela me fait penser à ..... l'Isère ;-)
    Le questionnement sur la sincérité des échanges avec la population est inutile à mon avis, c'est comme la vie de tous les jours, il y a des échanges forts et d'autres moins, c'est une question de personnalité. Ce jour là, vous avez donné, vous avez reçu et c'est alors un moment inoubliable, aussi court soit-il !

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    1. Ahah, en effet oui, il y a un petit air de ressemblance... ;) C'est peut-être pour ça que je me sentais chez moi en Mongolie?!
      Oui, mais j'entends toujours tellement de critiques quant aux tours organisés... Je ne regrette vraiment pas notre choix, je sais que ce que nous avons vécu était sincère, et j'ai envie que les autres le sachent, que les gens n'hésitent pas. Parce que c'est une expérience incroyable!

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  4. C'est magique. MAGIQUE.

    Beaucoup de passion et d'amour dans tes mots. C'est agréable à lire, et ça invite au voyage. J'adore toujours autant. ♥ Désolée si j'ai mis autant de temps à lire les nouveaux articles, j'étais pas mal prise. Mais ça fait du bien de prendre du temps (pour soi) et de s'évader un instant. MERCI.
    xx

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    1. Merci Clémentine <3 Et ne t'inquiète pas, je n'ai pas le temps d'être très active sur la blogosphère non plus! En tout cas, je te suis très reconnaissante d'avoir pris le temps de me lire, ça me fait vraiment plaisir!
      Je t'embrasse fort!

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Bonjour, et merci d'avoir lu cet article jusqu'au bout !

Ici, vous pouvez laisser vos impressions, émettre des suggestions, et même nous dire ce qui ne vous a pas plu ! Nous sommes ouverts à toute critique, quelle qu'elle soit, pourvu que ce soit un avis sincère et constructif.
Bonne continuation, et à bientôt sur le blog de La Faute au Graph !

V&M