Bayan Gobi, désert riche en émerveillement (3/6)

La Mongolie, le pays du ciel bleu

Le Désert de Gobi. Tout le monde en a déjà entendu parler mais peu savent réellement de quoi il en retourne. Où ? Quoi ? Comment ? sont des questions qu'on se pose intérieurement sans en chercher les réponses, de peur de passer pour un imbécile ou d'être déçu par la vérité.
La vérité... c'est qu'il semblerait que le désert de Gobi soit unique en son genre. 




Le désert de Gobi est l'un des plus grands déserts du monde, avec une superficie de 1 300 000 km². Cependant, il ne ressemble en rien au désert tel qu'on se l'imagine. Oui, il y a des dunes de sables ; non, il n'y a pas que ça.

Immensité du désert de Gobi

Parce que le désert de Gobi est riche, les paysages y sont fortement diversifiés. Il s'étale du nord de la Chine au Sud de la Mongolie, et prend la forme d'une grande cuvette. C'est un territoire dit semi-aride, et le climat y est extrême : plus de de 40°C l'été contre -25°C l'hiver, où il se révèle être l'un des plus froid du monde à cette période de l'année.

Lors de notre premier soir dans le désert de Gobi, il pleuvait...

Mais nous vous parlons ici d'un lieu que nous ne connaissons pas. En revanche, le Bayan Gobi, qui signifie le Gobi riche, est une avancée du désert de Gobi dans les terres mongoles que nous avons eu la chance de découvrir au gré de longues galopades. Entres steppes et dunes, falaises et marécages, venez découvrir cette Terre hors de l'espace-temps qui a su conquérir notre cœur. 

Dunes à perte de vue

À environ 260km d'Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie, l'orée de désert se dessine sous vos yeux. En un rien de temps, vous avez compris pourquoi l'on appelle le Petit Gobi le Gobi riche : là où les plaines vous offrent une visibilité illimitée, les portes du désert se parent d'une couverture parsemée de verdure ; arbres et arbustes buissonnants se dévoilent, comme si ici était le seul endroit où la nature leur donnait la force de s'élever.

Clara, sieste à l'ombre apaisante d'un arbre

Des clôtures protègent les zones les plus vertes, sources d'eau, sources de vie. Car l'eau n'est pas absente de ces grands espaces, bien au contraire : elle s'enfonce profondément dans le sable et la roche pour ne se dévoiler que lorsque l'on en a besoin. Elle attire bon nombre d'animaux : chameaux, chevaux, chèvres, lézards et oiseaux s'en abreuvent quotidiennement. Elle est renouvelée régulièrement par les orages saisonniers, que l'on entend gronder chaque soir avant la tombée de la nuit.


La source, protégée au delà de tout

Le chameau - "timé" en mongol

Lorsqu'on évoque le mot désert, l'esprit s'imagine instantanément des dunes de sables ; et au fond, il n'a pas complètement tort. Bayan Gobi ne fait pas exception, et un sable fin recouvre une partie de son territoire.

Comme on se l'imagine...

Pas à pas dans le sable

Lorsqu'on creuse légèrement, nos doigts s'enfoncent dans une terre humide : l'eau ne nous a pas abandonné, elle est constamment avec nous. Encore une fois, elle permet à la faune et la flore de s'épanouir. Ça et là, en bordures ou au sein même des dunes, des plantes ont trouvé un mode de vie adapté aux conditions extrêmes du désert ; elles-même entraînant la prolifération d'animaux et d'insectes.

Je n'ai pas réussi à trouver le nom de ce scarabée-zèbre. Une idée ?

Vole vole vole joli papillon ♪

Et vous voilà, en quelques minutes, entourés de fleurs blanches et violettes dégageant une odeur proche de la menthe et de la citronnelle. On vous apprend qu'ici, on trouve l'arbre à encens. Le parfum est particulier, vous le reconnaissez sans jamais l'avoir connu, et vous souhaiteriez l'emporter avec vous. Mais en guise de consolation, vous ramènerez seulement une ou deux Edelweiss, et une petite bouteille du sable du désert de Gobi.

Petite pause pour cueillir de l'encens

Panorama, la vue avant le coucher du soleil

Au petit matin, après une nuit à cheval entre dunes et plaines, le soleil se lève sur l'immensité d'un pays dont vous ignorez encore tout, mais que vous aimez déjà profondément. À l'horizon, les chevaux broutent paisiblement dans le halo des montagnes bleutées de l'aurore. Un frisson s'empare de votre corps : la magie est au rendez-vous sur l'une des terres les plus reculées et les plus méconnues du monde. Et c'est ça, qui en fait sa vraie beauté.

Lever de soleil sur les steppes du désert de Gobi

Copain broute aux aurores

Des étendues de sable, vous passez désormais à un décor plus vert, plus humide, plus vivant. De petites grenouilles vous sautent sur les pieds sans même faire attention à vous, et vos pas s'enfoncent dans une tourbière dissimulée par la proximité d'un désert de sable. Bayan Gobi est surprenant, car il allie aridité et sécheresse à vivacité et opulence. 

Senja "superman"

Enfin, pour la première fois, on vous invite à entrer dans l'intimité de ces gens qui côtoient tous les jours cet environnement enchanté. Ils y vivent, y travaillent, et y meurent. C'est la famille de Senja qui nous accueille et nous offre de vivre avec eux ce moment privilégié, où l'on partage thé salé et lait de jument fermenté, fragments de vie et rires enjoués.

Nanza le clown

Quand Boogii rit aux éclats

Un rêve est réalisé, merci encore à Senja, Boogii et Temp

Le soleil commence à descendre à l'horizon, et les nuages qui le dissimulent prennent une teinte rose-orangée, donnant à l'atmosphère un ton plus apocalyptique. Pourtant, l'ambiance ne pourrait être plus chaleureuse. Les reflets dans les étangs vous renvoient l'image sereine des chevaux et de leur propriétaires, heureux loin des problèmes médiatisés du monde. Chez les nomades, vivre n'est pas si simple, mais on sait que l'on est chanceux d'être là, ici et maintenant.

Jeux de miroirs

On allume les crottins pour faire fuir les moustiques - technique ancestrale QUI MARCHE

Dégustation du lait fermenté de jument entre amis

Chaque monument, chaque signe, chaque mot, vous encourage à continuer votre route et vous souhaite d'être heureux jusqu'au bout. Alors, nous aussi nous oublions les malheurs d'ailleurs et nous concentrons sur l'instant présent. Carpe Diem.

Un Owa, apportant chance et bonne chose pour la route

Près d'un owa


Avant que les derniers rayons du soleil ne disparaissent, vous vous laissez tenter par un bain dans les marais. Tout doucement, l'eau vous enveloppe et devient votre élément naturel. Sa fraîcheur apaise et détend, et votre esprit plonge dans une transe régénératrice.

Laure se jette à l'eau

Le cadre d'y prête bien...

Le feu crépite et des voix s'élèvent, comme si elles venaient de l'au-delà. Les chants vous prennent aux tripes, s'entremêlant à votre âme, et vous savez que dorénavant ils font parti de vous. Les flammes dansent sous vos yeux, et vous ne distinguez plus qu'une chose : le bonheur à porté de main. La vie, les rires, la chaleur, la beauté. Il n'y a rien d'autre autour de vous. Ou bien si, peut-être des milliards d'étoiles qui scintillent au dessus de votre tête et qui vous rappellent que vous n'êtes qu'un infime grain de sable dans l'univers, dans le désert de Bayan Gobi.

Dernière soirée avec nos amis du désert de Gobi - ambiance chaleureuse

Nuit du désert, l'une des plus belle qu'il nous ait été donné de voir

Le jour se lève et, la tête encore embrumée par le sommeil et la vodka, vous vous sentez nostalgique. Pourquoi ? C'est le dernier jour, le dernier parmi les nomades du désert. Peut-être aurez-vous l’opportunité de revenir, peut-être connaîtrez vous les joies des retrouvailles. Mais pour l'instant, il vous faut profiter comme si c'était la fin.

Un dernier au revoir...

Vous vous éloignez des marais pour aller à la rencontre des montagnes que vous distinguiez sans pouvoir les toucher, et vous prenez un peu d'altitude. Khogno Khan est un lieu sacré, où n'est pas permise la moindre erreur. Les moines venaient s'y réfugier pendant la répression communiste, et c'est désormais un espace protégé. Enclavé dans les falaises, le monastère d'Ovgon Khiid a été reconstruit et accueille aujourd'hui-même de hautes personnalités du Bouddhisme.

Au sommet d'Ovgon Khiid

Bien évidemment, ce n'est pas tout : ces montagnes regorgent de merveilles, avec des roches étalant des nuances de gris et de rouge, et aux formes toutes plus extravagantes les unes que les autres.

Vie à Khogno Khan
Mogui vous accueille toujours à bras ouverts

Vincent & Temp, les deux aventuriers

Ici, c'est Bagui et sa famille qui nous invite chez eux. Le bonheur de recevoir des étrangers, devenus depuis peu amis, est palpable. Leurs sourires en disent longs, puis sans même nous en rendre compte, nous nous sentons un peu comme chez nous. Et tout le monde aspire à retourner chez lui.


Père et fils

La femme de Bagui attend un heureux événement

L'une des règles de la yourte : ne pas toucher le pallier

Le vague à l'âme, nous reprenons la route. Derniers instants, derniers galops. Il vous faudra faire vos adieux aux nomades qui furent vos guides pour ces quelques jours, mais qui resteront vos amis pour la vie. Vous caresserez une dernière fois votre cheval sans nom, et le regarderez s'éloigner de vous en suivant le troupeau. Se rappellera-t-il de vous ? Vous espérez que oui, car vous, vous ne l'oublierez pas. 

Marion & son cheval, surnommé "Copain"

Vincent & sa jument, surnomée "Turbo"

La fin du jour approche et apporte avec elle la lumière caractéristique des heures dorées. Vous vous émerveillez encore des jeux de ces minuscules marmottes, plus proches du chien de prairies ou de l'écureuil, et levez les yeux vers les falaises. Une pensée grandit dans votre esprit : "c'est là-haut que le voyage doit prendre fin".

Petite Marmotte 

Alors, armés de courage et de patience, vous grimpez. De là-haut, le panorama est à couper le souffle. Vous voyez les dunes de sables agrémentées de touches verdâtres, les grandes plaines où l'on ne sait si elles sont solides ou marécageuses, les étangs et autres sources brillants sous le soleil du soir, le camp de yourte des falaises qui vous accueillera pour la nuit.

Clara surplombant le monde

La lumière du soir rayonne sur les montagnes Mongoles

Et, par delà ce que vous avez appris à reconnaître pendant ces quelques jours, vous croyez distinguer autre chose. La Vallée de l'Orkhon est toute proche, et l'aventure n'est pas finie.

Vincent, songeant à ce qui nous attends encore...



→ La vallée de l'Orkhon, rivière impétueuse
10 raisons de ne pas aller à un mariage mongol
→ Les monastères en Mongolie



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Souvenir de nos fidèles compagnons du désert de Gobi

La Faute Au Graph

« Vous avez la capacité de voir les choses à travers un prisme qui rend le monde plus beau. »

10 commentaires:

  1. Wahouh, quel article !
    Je crois que c'est mon préféré de la série Mongolie !
    Photos sublimes, atmosphères de folie, et des tonnes d'infos passionnantes.
    J'imaginais Gobi uniquement aride, desséché, sans vie, et je suis surprise et passionnée de découvrir ces paysages que je n'imaginais pas !
    Juste une question "obsédée des fleurs" : tu parles d'edelweiss, tu es sûre ? ça me paraît dingue que ça pousse dans un climat pareil, ça n'est pas une qui ressemble ?
    Quelques commentaires plus en détail :
    - j'adore la photo du lever de chameau, saisissante
    - j'adore les photos de papillons et coléoptères, qui révèlent la vie cachée à Gobi
    - brûler des crottins, excellent, je vais m'y mettre
    - lever de soleil sur la steppe : Pinterest!! subliiiiiime !
    - la photo de Vincent et toi sur vos chevaux : j'adore ! vous êtes beaux avec ces tuniques bleues !
    - nuit du désert : jalouse à mort <3 c'est LA photo que je voulais faire ! je la trouve extraordinaire, bravo ! Pinterest aussi of course ;)
    - j'adore la photo de groupe au soleil couchant, sublime lumière
    - la photo du petit garçon qui passe la porte de la yourte est géniale, vraiment belle et expressive
    - super, la marmotte !
    - Khogno Khan : est ce que tu sais ce que sont ces rochers tellement saisissants ? je suis admirative !

    Merci pour le dépaysement total ! Une vraie beauté, bravo !

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    1. Je réponds mille ans après mais c'est pas grave, vu que j'avais déjà répondu aux questions existentielles des fleurs et des cailloux ;)
      Merci, ton commentaire me fait chaud au coeur, je suis contente que toutes ces images de la Mongolie te plaisent. Le désert de Gobi fut ma partie préférée du voyage, tout y était absolument incroyable, et notre équipe si affectueuse...
      Encore une fois, mille merci pour ton soutien, ça m'encourage vraiment à continuer! Gros bisous <3

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  2. Magnifique vidéo en plus des photos évidemment!! et surtout la fin :) merci pour les souvenirs!

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    1. Merci à toi Pénélope pour le son des vidéos de la fin ;) et merci de ton passage ici, tes commentaires me font super plaisir!

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  3. Oh, ça fait rêver. Et j'aime tellement ta façon d'écrire.
    AH, et les photos. Les photos... ♥ Ce lever de soleil... Oh, et l'astrophotographie ! Je vois mieux de quoi tu me parlais la dernière fois. Tellement beau. Magnifique !

    xx

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    1. Merci ♥ tu es adorable, ça me touche beaucoup ! Oui, l'astrophotographie :D Ca nous a permis de nous exercer un peu avant l'Ecosse *o* ! Merci encore pour tous tes commentaires, ils me remplissent de joie. A très bientôt ! ♥

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  4. Quel bel article, des superbes mots avec des photos magnifiques !
    Je suis surpris de voir autant de verdure autour des dunes, ça donne un côté irréel, entre deux mondes, un monde de sécheresse et de chaleur et un monde de verdure et de fraîcheur. Vraiment dépaysant, j'adore :)

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    1. Merci Alex :D Je suis toujours super heureuse de voir que tu passes par ici, merci, vraiment!
      Oui, comme tu dis, c'était irréel : les steppes sont plus sèches que le désert, c'est impressionnant! Je connais ta passion des désert, je suis sûre que tu adorerais Bayan Gobi! ;)
      Au fait, j'ai vu sur facebook puis sur le blog d'Alexandra (Itinera Magica) que tu t'étais rendu à Varsovie : je n'ai pas encore eu le temps de lire tes articles, mais je te promets que dès que je trouve le temps, j'irai rattraper mon retard !
      À très bientôt!

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  5. Encore un superbe article, vraiment merci pour ce partage! Le texte est top et les photos juste waou! Que le temps est long en ce moment pour nous, il nous tarde d'être le 2 juillet pour découvrir tout ce que tu racontes ici :)

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  6. Oh ! ce voyage me met mille paillettes aux yeux. Je suis en pleins préparatifs pour la Chine alors tu imagines combien c'est parlant pour moi tous ces paysages de désert. Je pense que ce sera plus sec et aride là où je me rends mais je me trompe peut-être.
    Très heureuse de découvrir votre blog aussi. Et merci à Alexandra !!! ;)

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Bonjour, et merci d'avoir lu cet article jusqu'au bout !

Ici, vous pouvez laisser vos impressions, émettre des suggestions, et même nous dire ce qui ne vous a pas plu ! Nous sommes ouverts à toute critique, quelle qu'elle soit, pourvu que ce soit un avis sincère et constructif.
Bonne continuation, et à bientôt sur le blog de La Faute au Graph !

V&M